Quelques remarques sur la nouvelle version de la #Charte

Comme je l'avais prédit et sans aucune surprise, le gouvernement québécois a déjà commencé à changer et ajuster le projet de loi de ladite Charte. D'abord, Drainville a spécifié que la question du crucifix de l'Assemblée nationale sera décidée par les députés. Marois n'a pas spécifié si ce sera un vote selon la ligne de parti, mais franchement on parie que le crucifix s'en va bientôt?

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Ensuite, on voit déjà des tentatives évidentes de résoudre les incongruités et les paradoxes dans le texte. Ces tentatives sont gauches, même un peu ridicule, mais on voit une tentative de rendre le document plus cohérent, à commencer par le titre. En dignes héritiers de René Lévesque, le nouveau titre est excessivement long: « Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l'État ainsi que d'égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d'accommodements ». Il a quand même l'avantage d'être clair et programmateur. Le document, malheureusement, ne fait pas encore ce qu'affirme le titre, mais déjà les quelques petits ajustements vont dans le bon sens. Le Québec aura peut-être bientôt la Charte qu'il demande, à défaut d'avoir actuellement la Charte dont il a besoin.

Enfin, il ne faut pas négliger le fait que la Charte, une fois adoptée, sera contestée devant les tribunaux canadiens, par des citoyens québécois et par le gouvernement Harper. Jason "non je ne suis pas raciste" Kenney a déjà dit qu'il contestera la Charte des valeurs au nom de la Charte des droits et libertés.

On touche du bois.

Mon analyse de la #Charte des valeurs québécoises

Mieux vaut tard que jamais. J'avais prévu cette entrée il y a trois semaines, mais la vie étant ce qu'elle est, je n'ai pu la mettre au propre avant aujourd'hui. J'en ai long à dire. Je vous présente donc une analyse sur plusieurs angles, car la question est beaucoup plus compliquée qu'elle n'en paraît et c'est tout dire.

1) Ce projet de loi n'est pas que cela: un projet. Il sera modifié. Drainville est têtu et opiniâtre, mais il n'est pas stupide, ni Lisée, ni Marois. Cette dernière n'est pas une gentille personne et est convaincue de sa science infuse (un trait qui date des débuts de sa carrière, quand elle faisait des brainstormings dans la cuisine de ma mère), mais elle sait qu'elle ne pourra pas rester au pouvoir sans compromis. Elle a déjà prouvé qu'elle est peut reculer lorsque nécessaire et ce sera nécessaire. Les compromis sont imminents. On rapporte déjà ce matin que le gouvernement réfléchit à enlever le crucifix du parlement.

2) Ce projet de loi est en fait plusieurs projets distincts qui ont été mélangés au malaxeur et les mottons paraissent encore. Croyez-moi là-dessus, une grande part des problèmes et des incohérences viennent de là.

2a) Il y a d'abord le projet de loi visant à instaurer la neutralité religieuse de l'État québécois. Ce projet est dans l'air depuis près de 10 ans, datant du temps de Charest, mais il n'avait jamais été payant politiquement de le faire. La Commission Bouchard-Taylor est ce qui avait remplacé ce projet de loi sous Charest. Le déroulement de la Commission avait suffit à l'époque et le projet avait été remis sur la tablette avec les recommandations de Bouchard et de Taylor, Charest reconnaissant que ces dernières étaient un panier de crabe potentiel. Le projet actuel vise donc aussi à baliser (bien mal) les accommodements dans le cadre du gouvernement.

2b) Il y a ensuite le projet de loi cher à de très nombreux membres du Parti Québécois, républicains jusqu'à l'os, qui espèrent faire du Québec une république présidentielle à la française, en opposition à une république présidentielle à l'américaine. Comme le principe de la laïcité est poussée à l'excès en France, avec les dérapages inutiles des lois interdisant la burqa, ces membres du PQ tentent d'instaurer ce même régime au Québec. Le problème est que le Québec est une société libérale (avec une minuscule) et que l'idéal platonique d'une laïcité parfaite, en opposition à une neutralité pratique, est impossible à atteindre.

2bi) Depuis l'an 2000 environ, on a vu le départ hors du PQ de la plupart des tenants du républicanisme libéral à l'américaine. On l'est a entendus la semaine dernière, Parizeau, Landry et Bouchard. Ce sont des libéraux (minuscule), hardant défenseurs de la sociale démocratie dans un république présidentielle neutre (sécularisée, plutôt que laïque). De restreindre les droits individuels dans un Québec indépendant serait répugnant et contraire à leur vision. Les indépendantistes de gauche, comme ceux de Québec Solidaire, dont une grande part des membres sont aussi d'anciens péquistes, vont proposer sous peu un projet de charte qui justement sera cohérent avec ces objectifs: une charte de la laïcité et non une charte des valeurs; des balises plutôt que des restrictions.

2c) Il ne faut pas oublier que ce projet de loi a été rédigé par des fonctionnaires en réponse à des exigences de plusieurs membres du gouvernement. Il ne faut pas oublier non plus que ces mêmes fonctionnaires ont aussi des objectifs spécifiques que ce projet de loi pourrait régler. Il faut comprendre que le fonctionnariat de Québec est terrifié depuis les années 1990 à l'idée de perdre du pouvoir en faveur de Montréal. On sait tous que la majorité des ministres passent plus de temps à Montréal qu'à Québec et que les centres de décisions de plusieurs ministères majeurs sont à Montréal avec des bureaux administratifs à Québec. Cette résistance est un des nombreux facteurs qui prévient l'intégration d'immigrants et des minorités visibles dans le fonctionnariat, un problème systémique qu'aucun programme n'a jamais réglé. Ces mêmes fonctionnaires ont rédigé le projet de Charte des valeurs québécoises. Il me paraît évident à la lecture du texte que les restrictions sur les signes dits "ostentatoires" sont en fait une tentative de freiner le transfert des pouvoirs vers Montréal-la-multiculturelle.

3) Les incohérences de ce projet de Charte sont évidents, mais j'ai été surprise par le fait qu'ils étaient moindre que je le craignais.

3a) D'abord, il est évident que ceux qui ont écrit ce texte ne connaissent pas la définition du mot "ostentatoire". Si l'on examine les signes interdits et les signes permis pas la Charte, il est évident que les rédacteurs sont parfaitement confondus. Ce mot n'est pas un simple synonyme de "distinctif" ou de "visible". Si l'on se fit au Larousse (le plus conservateur des dicos), l'ostentation est une "Affectation qu'on apporte à faire quelque chose, étalage indiscret d'un avantage ou d'une qualité, attitude de quelqu'un qui cherche à se faire remarquer." Le foulard musulman et la kippa juive sont des signes de modestie. Par définition, ils ne peuvent pas être des signes ostentatoires*. À l'opposé, un énorme crucifix doré sur centré sur un mur de manière à ce qu'ils soit impossible de ne pas le voir, ce crucifix est ostentatoire. Des bijoux, même les plus discrets, sont ostentatoires: ce sont des parures!

3b) Justement, plusieurs des bijoux proposés n'existent pas! Je n'ai jamais de toute ma vie vue des boucles d'oreilles avec un croissant ou une étoile de David. Un pendentif en étoile de David, oui, un pendentif en kirpan, aussi. Au mieux, Drainville espère relancer l'industrie de la joaillerie au Québec.

4) Le plus grave problème, cependant, avec tout ce boucan est le féminisme libéral et la volonté de "libérer" les femmes musulmanes du "voile islamiste". Personne n'est assez naïf pour croire que toutes les femmes musulmanes portent un voile (peu importe la forme) contre leur gré. Il y a beaucoup de femmes qui sont forcées de se couvrir par leurs familles, conjoints, paires, conventions sociales ou lois. Il y en a au Québec aussi. Cependant, et c'est important de le dire, tous les voiles ne sont pas égaux. Toutes les formes de voile sur la Terre (musulmans ou autres) sont le produit de conventions sociales et de traditions, qui souvent précèdent la conversion des peuples qui les maintiennent. J'inclue ici les voiles chrétiens orthodoxes aussi. Le Coran demande aux femmes de se couvrir la tête par modestie. C'est tout. C'est tout. Donc, une croyante musulmane qui souhaite être dévote (c'est son droit!!!) doit se couvrir la tête. Dans une société libérale, c'est son droit et son choix. Savez-vous quoi? L'écrasante majorité des musulmanes du Québec portent le voile de leur plein gré! C'est leur choix! Elles devraient avoir le choix de porter le voile, le foulard, qu'elles désirent. On parle, après tout, d'un fichu.

4a) J'avoue, je ne comprends pas le port du voile intégral en Occident. Le Coran ne l'exige pas et toutes les questions de respectabilité et de classes sociales associées au niqab comme dans les Émirats, par exemple**, n'existent pas en Occident. Je suis en faveur du principe que lorsque le gouvernement ou la justice sont en jeu, tous devraient opérer à visage découvert. Savez-vous quoi? La majorité des musulmans sont d'accord ça aussi! Le niqab au Québec, par ailleurs, est l'affaire d'une toute petite minorité. Le chiffre qui circulait au moment des dernières élections était d'une centaine de personnes environ.

4b) Le problème avec de nombreuses féministes libérales est qu'elles voient de l'oppression où parfois il n'y en a pas. L'écrasante majorité des musulmanes que je connais (et j'en connais un tas) sont plus féministes que la plupart de mes étudiantes dites "libérées". Vous avez bien lu. Ces musulmanes ne tolèrent aucune discrimination envers elles et leurs filles, de la part que quiconque et dans tous les domaines. Elles choisissent de cacher leurs cheveux et leurs jambes, par modestie, et refusent que leurs droits à un salaire égal, des droits égaux et un traitement égal leur soient restreints. Elles croient plus en la société démocratique et libérale que mes étudiantes en décolletés plongeant et en thons. Dites-moi, qui est opprimé entre elles?

4c) Plusieurs personnes dans les médias on fait grand cas du fait que le foulard et le voile sont des symboles du patriarcat. Ces personnes, surtout des femmes, exigent que les musulmanes se dévoilent "pour leur bien". Je n'ai pas de mots pour exprimer l'hypocrisie de cette position. Je dois seulement rappeler qu'à la fin du 19e et au début du 20e siècles, les gouvernements (protestants) des provinces anglophones du Canada ont tenté d'interdire le port du voile chez les enseignantes religieuses et le collet romain chez les prêtres enseignants, pour instaurer un principe de neutralité dans les écoles publiques, au nom du progrès. Les Canadiens-français du Québec et d'ailleurs avaient alors exercé des pressions sur tous les niveaux de gouvernement, et se sont souvent rendus à l'émeute avec mort d'homme, afin d'assurer le droit des religieux d'exercer leurs fonctions d'enseignants. Maintenant, les arrière-petits-fils et filles de ces mêmes Canadiens-français veulent imposer les mêmes restrictions sur les musulmanes et autres, au nom de la neutralité de l'État et de la modernité. Voyez-vous la différence? Pas moi.

4d) Plusieurs personnes dans les médias ont déchirer leurs chemises avec des "pensez aux enfants!" À ces cris, je dis merde! Écoutez vos enfants. Ils ont mieux compris que vous ce que veux dire le voile musulman et les autres signes distinctifs des différents groupes culturels au pays. Mon fils, avant hier, m'expliquait que Madame Fatima du service de garde s'habille avec des longue jupes et un "fichu sur la tête" et Madame Bambi a plein de faux cheveux tous bouclés, "c'est beau", et Madame Cynthia, elle, porte des jeans comme maman. Il a tout compris. Ces femmes s'habillent et se coiffent comme elles le veulent, et c'est tout. C'est sans importance et c'est tout!

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 * Soit dit en passant, une musulmane peut porter un foulard ostentatoire. J'en ai vu souvent, la plus récente la semaine dernière à Montréal. Son foulard était un gigantesque monticule noué sur le dessus de sa tête, tout en dentelle blanche et en strass, frous-frous et broches dorées. Elle était superbe, dans les deux sens du termes: elle était très belle et bien habillée, mais elle était aussi flamboyante et impossible à manquer. 

** Dans la plupart des Émirats, le niqab est porté surtout par les femmes des classes supérieures et est avant tout un signe de leur respectabilité, plutôt qu'un signe de dévotion. Les femmes des classes sociales inférieures ne portent généralement que le simple foulard, parce qu'un niqab coûte cher et qu'il est dans le chemin de tous les travaux qu'elles ont à faire. Porter un niqab est souvent un signe que cette femme n'a pas à faire de travaux manuels, un peu comme ces Africaines-Américaines avec des ongles outrageusement longs en signe qu'elles n'ont pas à faire des ménages.

 

Farthing Party 2013 (last edition) wrap-up.

September 28th-29th in Montreal was the very final, last Farthing Party mini-convention, organized yearly by author Jo Walton (with a lot of help from very good friends) since the release of her novel Farthing in 2006, the first volume in the Small Changes trilogy. I have been to four Farthings in all, but most of the time, I would dash in and out on the Saturday, sometimes on the Sunday, and rush back home in Ottawa. This was the first one I was able to stay for the entire deal, from the Friday night dinner to the Sunday evening party. Since this was the last one, I had to be there for the whole thing; it was my last chance.

As usual, the panels were filled with good authors and good friends, usually being both, and the conversations during and between them was wonderful and engaging. 

Saturday:

Good Reads: this panel is a tradition at Farthing and I participated to one a few years back. Each panellist suggests a good book that all read and then discuss and. This time, Christopher Davis, Jeff Heard, Howard To and Beth Friedman talked about four books I had never heard of, though one author was familiar. Jeffrey Ford's The Drowned Life is an American (sorta) magic realism collection I probably will pick up. I might also look into his The Well-Built City trilogy. Melissa Scott and Lisa A. Barnett's Point of Hopes from 1995 is a kind of alternate history that does not sound like something I would like. Jonathan Carroll's Sleeping in Flame sounds interesting. I know him from The Land of Laughs. James Alan Gardner's Expendable sounds like John Scalzi's Redshirts, but without any the irony and none of the meta. 

After a panel on Mad Scientists, which concluded that comics and webcomics are currently much better at doing them than novels, I had the honour of participating on a panel about Candas Jane Dorsey's Black Wine, from 1997. I met Candas the same year and place I met Jo, at Boréal 2006, and was stunned then to realize that I had actually read and owned one of her books. Even if I could not then (still can't) find the copy I had bought in 1998. I have bought both the new edition ebook and a like-new copy of the first edition, though not hardback like the one I probably loaned to someone out there. Marissa Lingen summarized the panel discussion better than I ever could:

 

Candas Jane Dorsey’s Black Wine. Five Rivers Press has just reprinted this hard-to-find book. [Tournevis] told of finding it when it was new and she was a college student: “I opened the book again, and the sentence was still there.” That made me smile. Hardly anybody seemed to have just bought the book in a normal way when it first came out. It’s on the cusp of at least four genres (SF, fantasy, gothic, and horror) and refuses to choose between them rather than neglecting to do so. Someone suggested that the title should be taken as a warning, not to read this on an empty stomach, to take it slow. There was strong sense that everything on this planet was distributed unevenly, like tech and supplies are on our own planet. It was compared favorably to Brandon Sanderson’s Mistborn, which some panelists felt handled the subject matter in a way that was far more fetishistic than Black Wine‘s sense that people form a sense of normal that is local to their own circumstances.
 

In short, this novel is incredible! Go buy it now! 

In the afternoon, Jo, Greer Gilman and Marissa Lingen spoke about the fact that all three women have had an exceptionally productive year so far. Jo finished two and a half novels and on one day wrote 10,000 words. Greer has written more this year so far than the previous several years. Marissa has a boat load of stories and two and a half novels as well. The panel was titled Maybe It's Sunspots, and it seems like the most plausible explanation. Interestingly, that evening, Jim Hines (not present) tweeted that his novel had reached 70,000 words in record time and Nova Ren Suma (also not present) blogged about having written more than 43,000 words in two weeks. Considering how much work, though no writing, I did in the last three weeks, I guess sunspots are working for a lot of people these days.

I went out for lunch and rest and came back for the late afternoon panel on Ends of the World. Jo, Alison Sinclair, Tom Womack, PNH and Jim MacDonald talked about the classic ways in which the world tends to end, the good perennial staples of world ending in fiction, as well as the fashions in apocalypses since the Second Word War. Each also spoke of their favourite ends, with examples.

The party was good. As a thank you for all the Farthings, Jo was given a stupendous necklace made by the incredibly talented Elise Matthesen. The necklace is called Ibidem and represents Jo's way of bringing people together all in one place. Jo was touched. I was floored. What a beautiful gift.

Sunday

After a long and much needed sleep, the day started with the annual Joy of Reading, where a dozen or so people read excerpts from a favourite novel, poem or short story. I read a couple pages from Argleton by Suw Charman-Anderson and quite a few people wrote the information down. Fun was had by all.

Next came a panel on Mad Art, a counter point to the previous Mad panel. TMH, Jon Singer, Glenn Grant, Tim Cooper and Greer Gelman spoke mostly of mad people who made art, mad artists really, rather than mad art proper, though the art produced was often maddening. Henry Drager and Richard Dadd were mentioned at length. Glenn spoke of Burning Man, which he attends yearly. At least the Burn is a mad affair for sure. Jon Singer had been put on the panel as a mad artist of sorts and proved the point by being heard saying of a bowl he made : "The one was actually colored with 1% Europium Oxyde." Europium is kind of radioactive.

I left early for lunch and nap and returned for the Building Fantasy Worlds panel. Alec Austin, Marissa Lingen, Terry MacGarry, Jim MacDonald and Jo spoke of how they world-build, what they strive for, what they avoid and what they don't like to see in other writers. The most applauded advice came from Jim (who got it from another famous other whose name I did not write down and have forgotten 8 days later as I write this): "Do not give the reader time, distance and speed." These are too many data points for the reader to figure out what's wrong with the world you built.

Then came another perennial at Farthing, the writing process panel called You Write Funny. I always enjoy those the most. Jo, Debra Doyle, Terry MacGarry, Alison Sinclair and Lila Garrott spoke of all the quirks, rituals, necessities, tools and techniques they use to plot, put together and write their fictions. They may have changed over time, from one work to another. They of course differ broadly from one author to the other and the comparisons are what make the panel fun. Debra spoke of how much she hates writing the end. Jo spoke of the challenge of making your random berserker Visigoth a real person rather than just some random berserker Visigoth. All agreed with Jo that "The last words of a book are inevitable". Indeed.

The next panel was on the works of Patrick Rothfuss, notably the first two volumes of the King Killer Chronicle, its strengths, weaknesses, appeals and annoyances. I was not interested in this at all, but I stayed because one of the panelist was 10-year-old David To, who has recently discovered SFF, started reading it profusely only a few years ago, and met Rothfuss in person at WorldCon this year, at his first con. Farthing was his third con ever! He was adorable, insightful and held his own against Jo Alec Austin, Lila Garrott and Tili Sokolow. I was impressed.

The last panel was again a That's Another Panel!, which traditionally Jo puts together on the afternoon of the last day, on a theme that ran through the weekend's discussions. Jo, Marissa, Alec, Greer and Lila talked about stories that seem to go where they do not want it to or go where one wants to but in an unexpected way. They also discussed how story expectations differ in various cultures and between genres. They focussed on how genre expectations often prevent the readers from appreciating stories that undermine or overturn these expectations. All panelists try to use the rut of genre expectations to lead readers where they do not expect, with varying success at times. A great discussion and a fitting end to a great edition of Farthing Party.

After a good supper with good company, I went to Jo's house for the traditional Sunday night party, where the greatest cliché was realized when I joined a conversation of SFF readers that turned somehow on a conversation on children and parenting and which went back there every time we tried to steer it back on fiction and books. I left early because I was exhausted and no fun for anyone. 

I will miss Farthing Party, but I would not be surprised if, one day, Jo or one of Jo's friends in Montréal puts a Farthing-like mini-con together again, just for the fun of it, because we all love Jo. Luckily, I go to Montréal often enough to see Jo from time to time, so at least I get to have a mini-Farthing all to myself. 

Edited 18/02/2014: fixed broken link.

Des fois, il faut faire quelque chose d'illégal. Des fois.

Le 27 septembre prochain, je participe à une table-ronde à Montréal sur le roman Black Wine de Candas Jane Dorsey. Ce roman extraordinaire (dans tous les sens du terme) a remporté trois prix majeurs de SFF: le James Tiptree, Jr. Award, le ICFA/Crawford Award, et le Prix Aurora. 

J'ai lu ce livre lorsque j'habitais à Montréal quelque part après qu'il fut publié, en 1997 ou 1998 et je me souviens très bien du moment où j'ai acheté ma copie. J'étais à la librairie Paragraphe (à l'ancien emplacement) et je feuilletais pour trouver quelque chose d'intéressant à lire quand j'ai ouvert et lu la première phrase. J'ai arrêté de respirer, j'ai trouvé un siège et je l'ai relue. Je ai acheté le roman sur le champs. Puis je suis rentrée à la maison, je me suis assise et j'ai relu la première phrase. Je suis allée aux toilettes, j'ai bu un verre d'eau, pris une grande respiration et j'ai plongé.

There is a scarred, twisted old madwomen in a cage in the courtyard. 

Black Wine est l'un des romans de SFF les plus difficiles que j'ai jamais lu. Dorsey commence un récit qui semble être de la Fantasy (très noire) mais il apparaît de plus en plus que son roman est plutôt de la SF (toujours très noire). Un récit féministe et féminin, LGBT et affirmatif, mais dur, méchant et même cruel. Dorsey fait travailler son lecteur, mais on gagne à perdurer.

J'ai eu le bonheur et l'honneur de rencontrer Dorsey à Boréal en 2006 et elle étais l'une des deux invités spéciaux de la section SFF du congrès PCA l'année suivante à Boston, quand j'étais la directrice de la section. Quelque part entre Boréal et le PCA, j'ai égaré ma copie de Black Wine. Je constatai que je n'avais plus ma copie en faisant ma valise pour Boston.  Je ne l'ai pas revue. Je présume que j'ai prêté ma copie à quelqu'un qui ne me l'a pas rendue. Comme j'ai déménagé trois fois depuis....

Le plus frustrant dans tout cela est que le livre sera réédité sous peu par Five Rivers.

Le premier octobre. Merde.

J'ai pré-commandé une copie du epub et j'ai aussi acheté une vieille copie papier d'une revendeur en ligne, mais dans les deux cas, je ne sais pas quand elles m'arriveront. La dame à Five Rivers m'a promis de m'envoyer un pdf dès qu'elle le pourra, ce qui est très gentil de sa part, mais je dois avoir relu ce texte OPC si je veux avoir des commentaires cohérents le 27.

Faque... j'ai commis un petit crime mineur: j'ai aussi téléchargé un epub illégal d'un site moins que plus réputé. On verra bien.

Êtes-vous choqué? 

 

Ajout à 17 sept. 2013 à 15h45: Five Rivers vient tout juste de me faire parvenir un epub de Black Wine!!!! Woooohooooo!!!!!! Merci Lorina Stephens de Five Rivers! 

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Joffre, Kaiser et The Lost Heir, mise-à-jour des recherches

http://boardgamegeek.com/image/1202257/lost-heir

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Il y a une semaine, j'ai reçu un courriel de "l'adjointe administrative" du site Products of Canada m'informant qu'ils avaient reçu des copies du jeu de cartes  The Lost Heir , édition contemporaine.

Ce matin, j'ai enfin reçu ma copie flambant neuve par la poste. Je crois que ce distributeur a simplement fait imprimer des copies supplémentaires après que je les ai contactés cet été. Un peu comme pour les copies de Joffre et celle de Kaiser, je crois que la compagnie "Papa's Toys" cache en fait des particuliers qui font imprimer des copies pas cher, au besoin, et les vends via des sites en ligne comme Products of Canada. Qui sait, peut-être qu'on en trouve dans les dépanneurs du quartier Rexdale à Toronto comme on trouve des copies de Joffre dans les dépanneurs de Saint-Anselme! Papa's Toys est situé dans un bureau près de l'autoroute dans le Nord-Ouest de Toronto. Les gens de POC sont justement un couple de Barrie en Ontario qui ont aussi une compagnie de solution web pour les entreprises*.

Bref, je constate que les cartes sont identiques à la version de Canada Game Compagny publiée en 1996. Les instructions sont très bien traduites, sans fautes ou ambiguïtés en français, ce qui me pousse à croire qu'elles aussi sont copiées de l'édition de 1996. Les instructions contiennent les variantes pour jouer en équipe, comme au Joffre, et pour jouer à trois joueurs. Cette dernière est une surprise complète pour moi. La boîte vient avec un petit bloc de pointage, mais pas de petit crayon de plomb. 

Je n'ai toujours pas de réponses à nombre de mes questions présentées dans une entrée précédente, mais on avance, un peu, quand même.

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* Soit dit en passant que leur design web est épouvantable et qu'il semble sorti tout droit de 2003. 

 

Édité le 10/09/2013: corrigé les erreurs. 

Quelques ressources sur les jeux de table et de société, en français et en anglais

État de la "gameuse", première partie

Depuis un an, je me suis re-immergée dans le monde des jeux de table, lentement mais sûrement, en achetant des jeux qui m'attirent, en finançant des projets de jeux sur Kickstarter et tout et tout. 

Un autre aspect de ma renaissance de gameuse, je me suis mise à la recherche de ressources sur les jeux, magasins, personnes, sites internet et bases de données. Les deux derniers ont été plus difficiles à trouver que je ne l'avais imaginé.

Comme je suis francophone d'Amérique du Nord, c'est vers le Québec que je me suis d'abord tournée. Je fus déçue. Il y avait un nombre respectable de blogues de jeux provenant du Qébec. Je cherchais des sites ou des blogues qui donnaient des nouvelles du domaine et des critiques de jeux. J'ai trouvé un nombre impressionnant de blogue de boutiques (dont L'imaginaire et Carta Magica, par exemple), mais je ne m'attends pas à trouver des critiques sur le site d'un magasin qui tente de vendre des jeux. D'après ce que je peux voir, ceux qui m'auraient intéressée sont inactifs. Celui qui m'aurait attiré le plus Ludicité est officiellement fermé depuis mars dernier.

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Il me fallait donc me tourner vers la France. Il y en a plusieurs, la plupart sans intérêt pour moi ou inactifs. Il y a une bonne base de données, plutôt complète à www.jedisjeux.net. J'apprécie beaucoup les liens vers les règles en français imprimables pour une foule de jeux. Leurs tests de jeux me semblent honnêtes. Ceci dit, le site le plus intéressant à mes yeux est trictrac.net et leur pendant vidéo trictrac.tv. C'est un site très actif, avec une foule de critiques et d'information sur le domaines et des vidéos de démonstration et d'explication. L'animateur principal est un grand très poilu barbu nommé Monsieur Phal qui est bien sympathique et engageant*. J'apprends bien les jeux en les voyant joués, d'autant plus si j'ai lu les règles auparavant, alors leurs "expliparties" sont attirantes pour moi. Ces démonstrations sont souvent faites avec des prototypes, ou des boîtes nouvellement sorties des presses, apportés par des représentants des compagnies de jeux et après quelques présentations des règles de bases et des composantes, vlan! on se tape une petite partie d'une demi-heure. J'aime beaucoup. Jedisjeux.net et trictrac.net ne font pas que dans les jeux profonds et n'ont pas peur des jeux plus légers, pour enfants ou des jeux "de party". Si je me fous des derniers, je suis attirée par les premiers, ce qui est un autre plus. Un désavantage du site, à mes yeux du moins, est l'impossibilité de s'abonner aux nouveautés; il n'y a pas de flux RSS sur trictrac.tv. Trictrac offre néanmoins la possibilité d'inscrire sa ludothèque et de lier sa collection à leur base de données. Cette dernière est intéressante, mais moins complète que d'autres plus connues en ligne.

La plus connue de toute est américaine et c'est l'énorme base de données expansive de boardgamegeek.com. C'est de loin la source principale pour les jeux de table, de plateau, de cartes et de miniatures sur la planète depuis 2000. L'écrasante majorité des jeux sont accompagnés de nombreuses photos (plus de 1 750 000 photos en tout sur le site) et de descriptions exhaustives. J'y ai inscrit ma ludothèque. Il y a des forums, des listes de souhaits, un bazar et j'en passe. Le design du site est horrible et laid, en plus d'être très difficile à naviguer. Les organisateurs du site avaient annoncé une refonte il y a quelques années, mais de toute évidence, elle a été remise aux calandres grecques. Il y a aussi dans les forums une atmosphère un tantinet snobinarde envers les femmes et les personnes qui ne préfèrent pas les jeux de guerre ou de miniatures. Malheureusement, sans surprise.

Pour les baladodiffusions, je n'en ai pas trouvé au Québec. Denis Talbot est merveilleux pour les jeux vidéo, mais pour les jeux de société, je dois me tourner vers les États-Unis encore. Pour une foule de raisons, en premier la variété, je me suis arrêtée au Dice Tower Network, un réseau d'une dizaine de balados audio et video, allant des nouvelles, aux critiques de jeux profonds, aux critiques de vieux jeux poches des années 1980 et 1990. Sous la direction de Tom Vasel, ce dernier et une foule de contributeurs [dont ses six (!) filles] décortiquent hebdomadairement les nouveaux jeux sortis aux États-Unis. Ils n'ont pas peur d'occire les mauvais jeux. J'apprécie beaucoup.

Comme j'ai beaucoup de retard dans le domaine des jeux de tables, avec toutes ces ressources, j'apprends beaucoup tous les jours. Et je me retiens beaucoup pour ne pas acheter un nombre éhonté de jeux sans place où les ranger. Mais au moins, je sais quels jeux m'attirent plus que d'autres.

 

 

 

* Ceci dit, il est aussi un peu énervant après un temps. Après dix fois, ces "internautateurs et internautatrices" et ces "comment vas-tu bien?", on en a eu un peu trop. Mamou dirait tout simplement que Monsieur Phal est "français".