Je n'ai toujours pas été un bon enseignant.

 

Je suis maintenant un bon professeur, mais  je ne me fais d'illusions: je ne suis pas un génie de l'enseignement.

Je travaille depuis quelques temps à transformer et revitaliser mes méthodes d'enseignement, surtout en séminaire. Mes évaluations annuelles se sont grandement améliorées, de même que l'apprentissage de mes étudiants, quoique moins.

Depuis le début de l'année, je réfléchis plus spécifiquement à la manière avec laquelle je pourrais intégrer des techniques de facilitation visuelle dans le cadre d'exercises en classe et plus spécifiquement dans le cadre d'une structure de classe dite "inversée". je m'explique.

Une classe inversée, pour ceux qui ne le savent pas déjà, est une approche pédagogique où l'ensemble des activités d'apprentissage se fait à la maison avant le cours et le temps en classe est passé à faire des exercices, pour faire simple "les devoirs", et à tester l'apprentissage des étudiants dans une atmosphère de partage et de discussion. Cette approche demande autant de travail pour le professeur et pour les étudiants, mais favorise l'apprentissage autonome et une approche plus visuelle. D'où mon idée d'intégrer les principes de facilitation visuelle et de "sketchnoting". Avec cette approche, lors d'une réunion ou d'une séance de travail, par exemple, une personne est responsable de prendre des notes visuelles et graphiques représentant non seulement les idées qui sont discutées, mais le flot même de la conversation. Sur un tableau, une ardoise ou un papier géant.

Je ne pense pas être capable de faire de la facilitation visuelle pour mes séminaires, du moins pas maintenant, si ce n'est que parce que je pense de manière trop syncopée pour bien refléter ce que disent mes étudiants qui ne pensent pas comme moi. IL me faudrait apprendre à prendre de telles notes. Cependant, je crois que je pourrais beaucoup facilement utiliser le sketchnoting à l'inverse: au lieu de donner oralement des directives de discussions, je présente sur un écran ou un tableau des instructions visuelles et évocatrices. Évoquer et inspirer la discussion plutôt que de la diriger. Viser l'inductif.

Voici donc deux exemples que j'aimerais utiliser dans mon séminaires de Culture matérielle canadienne que je donnerai en hiver-2014. 

 

 

Pour la séance d'introduction.

Pour la séance d'introduction.

Pour la séance 4 (version 2).

Pour la séance 4 (version 2).

Recherches récentes, jeux de cartes

Je voudrais partager avec vous quelques bribes de mes nouvelles recherches. Non pas celles sur lesquelles je devrais bosser (mon livre sur les commémorations qui n'en finit plus de ne pas s'écrire), mais plutôt un petit projet drôle qui m'a accroché depuis quelques semaines.

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Certains d'entre-vous auront peut-être avoir entendu parlé du jeu de carte Joffre. C'est un jeu de carte hyper-régional, populaire sur la rive-sud de Québec surtout, développé dit-on à Saint-Anselme, le village en arrière de Pintendre. Le jeu est fascinant parce qu'il se joue avec 42 cartes spéciales, mettant en scène quatre des puissances en conflit pendant la première guerre mondiale, la France (rouge), l'Angleterre (bleu), la Russie (vert) et l'Allemagne (brun). Le but du jeu est de remporter le plus de mains possibles en conservant la carte représentant le Maréchal Joffre sans se faire coller le Kaiser Wilhelm II (ou "le Brun"). À l'origine, le jeu se nommait d'ailleurs "Shoo Kaiser"Je suis à retracer l'histoire orale de ce jeu. Je n'ai pour l'instant que des bribes. Je ferai un terrain en juillet. Il est déjà établi que ce jeu fut ramené de la guerre par un ancien "barbu" de Saint-Anselme qui s'était dessiné un jeu à la main pendant son tour dans les tranchées.

Ce qui est le plus intéressant par rapport au Joffre est qu'il n'est pas du tout unique et que plusieurs amateurs de l'histoire des cartes ont constaté les similarités entre le Joffre et le jeu de Kaiser joué en Saskatchewan, de même qu'avec un jeu de carte datant de la fin du 19e siècle  "The Lost Heir", d'abord publié aux États-Unis, mais surtout populaire dans une édition canadienne dès la période edouardienne. Les similarités entre les deux premiers est dans leur terminologie et leurs origines liées à des soldats de la première guerre mondiale. Les liens entre le Joffre et le Lost Heir sont dans les règles du jeu et surtout dans le design des cartes. Ce sont tout simplement le même jeu. J'ai reconstitué une chronologie, encore partielle mais convaincante, de la transformation du Lost Heir en Joffre et en Kaiser dans les tranchées en France pendant la première guerre mondiale. Des soldats, dont un serait identifiable, ont ramené le jeu au Canada après la guerre. À ce jour, le jeu est donc joué sur la rive-sud de Québec sous la forme du Joffre (Shoo Kaiser) et sous la forme de Kaiser, en Saskatchewan, surtout dans la communauté ukrainienne (ça, je ne le comprends pas ce bout-là).

J'ai trouvé beaucoup plus d'information de ce que je vous dévoile ici, mais je ne veux pas montrer ma main tout de suite (*jeu de mot*). 

Il me reste beaucoup à trouver encore. Il me faut confirmer par qui et comment le jeu est passé de sa forme primaire dessinée à une édition commerciale et exactement quand. Si je pouvais trouver une de ces premières éditions, je serais très heureuse. Il me faudra aussi trouver de l'information sur le Kaiser. J'ai un contact, mais je ne commencerai pas cette voie de recherche tout de suite; seulement si mon information québécoise est trop mince pour en valoir la peine.

Tout dépendant de ce que je trouverai dans les prochains mois, je saurai si je proposerai l'article à une publication sur l'histoire des cartes ou du jeu (comme The Playing Card, par exemple) ou à une revue scientifique (comme la Revue d'histoire de l'Amérique française).

Bien sûr, cette recherche me prends du temps que je devrais consacrer à mon livre et aux projets payants que j'ai en cours. Je l'avoue: c'est une technique dilatoire.

Note:  Je possède une copie contemporaine de Joffre, une copie d'une édition spéciale de Kaiser datant de 1983 et une copie édouardienne de The Lost Heir. Je cherche encore  une copie de Joffre des années trente ou quarante et une copie contemporaine de The Lost Heir. J'aimerais vraiment en trouver, mais je n'ai aucune piste. Zéro.

En guise d'entrée de blogue, une photo.

Je souffre beaucoup de ma fibromyalgie depuis quelques jours, ce qui rend la vie difficile, et l'écriture encore plus.

Ce matin, se déroulait le picnic annuel de la paroisse de Mamou, et je suis trop malade pour avoir passé la matinée seule avec le Chaton. Ce dernier a mangé son premier hot-dog. Ce n'est pas sa première saucisse à hot-dog, mais c'est la première fois qu'il accepte de la manger dans le pain. Avec du ketchup. 

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Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi mes étudiants sont si stupides?

Ou peut-être pourquoi tout le monde pense que l'histoire est ouverte à tous et que les cours d'histoire sont des notes faciles?

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D'abord, je dois me répéter. Le cours en ligne que je donne cet été est franchement poche. Il n'y a rien de plus ennuyant que d'enseigner une introduction de l'histoire du Canada. Pourtant, ce n'est pas comme mes étudiants peuvent ressentir que je ne suis pas motivée: ils ne me voient jamais, je ne donne pas de cours magistraux, et je suis une bonne actrice dans les quelques vidéos que j'ai mises en lignes. Alors pourquoi sont-ils si démotivés et si stupides?  Ou plutôt, sachant que cela sera poche, pourquoi bonyenne prennent-ils ce cours?

Le premier mini-travail (6 pages) était une analyse de poème. J'en ai déjà parlé ici: oui, j'ai mal jugé les capacités des étudiants et aurais du choisir quelque chose de plus littéral. Ce qui n'empêche pas qu'une majorité des travaux étaient franchement adolescents. M'enfin. La moyenne est B pour celui-ci, parce que nous (mes assistantes et moi) avons été très généreuses dans la correction. Le prochain exercice est une analyse d'une caricature politique datant de la Confédération. J'ai amélioré les instructions mises à leur disposition. Je m'attends à mieux de leur part. 

Ce qui me désespère un peu, c'est plutôt leurs réponses aux questions hebdomadaires. Ce sont des réactions à froid. Je ne m'attends pas à des textes bien écrits, ni d'une grande profondeur, ni même à des réponses cohérentes. Je ne m'attendais pas, cependant, à des réponses racistes et sexistes, des erreurs de faits (même quand les lectures sur lesquelles les questions sont posées les contredisent directement)  et des élucubrations sur la vie quotidienne actuelle en comparaison à une réalité imaginaire du passé.

J'ai mis certains des pires exemples sur mon fil twitter, mais ce n'est que la pointe de l'iceberg. Je vous jure que j'ai un bleu sur le front à force de frapper mon clavier. 

Je vois bien qu'il y a deux/trois problèmes ici. 1) Il y a les étudiants qui prennent le cours pour terminer leur diplôme et ont encore moins envie que moi de faire ce cours cet été. 2) Il y a des étudiants qui ont pris ce cours parce qu'ils l'ont cru simpliste et facile. Il y a aussi l'intersection de ces deux problèmes. Mais les étudiants qui m'écrivent des fleuves de supliques affirmant leur motivation dans le cours sont ceux qui produisent les pires travaux! Je vous jure que j'ai un bleu entre les deux yeux!

Le tout me démotive encore plus. Je frissonne de peur à chaque fois qu'un courriel entre dans ma boîte.

Je ferai un florilège des pires citations si vous m'en faites la demande. 

"J'ai plus aimé les pinvouins"

Quelle longue journée hier! Le Chaton et moi sommes d'accord sur le fait que ce fut une belle et bonne journée, jusqu'à vers 17h. 

Après que Mamou soit parti à sa réunion, le Chaton et moi avons pris le métro pour le Biodôme. Il a adoré. À sauter sur la plateforme en hurlant "Le métro! Le métro! Le métro!" Au Biodôme, nous avons pris notre temps, parce que le Chaton est dans une période craintive. Il a peur de tout, sauf qu'en il n'a pas peur. 

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Ceci dit, il a le plus rit dans la salle des pas perdus, à se prendre pour un oiseau. 

Le retour en métro fut tout aussi merveilleux pour lui. Nous avons mangé une sandwich sur le campus de Concordia, puis il a dégusté un smoothy aux bleuets. 

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Comme le Chaton n'a pas voulu dormir en après-midi, les choses se sont vite détériorées.  Il a refusé de marcher à partir de 15h et à donc passé tout le reste du temps à se faire transporter d'un endroit à l'autre dans les bras endoloris de sa mère. Vers 17h30, après avoir parlé avec son papa au téléphone, il s'est complètement désorganisé. Cris et coups de poing, de pied, refus de manger. Il m'a même lancé le couvercle du plateau du service aux chambres au visage. À 18h30, après vingt minutes de coups et de "je veux papa!", j'ai appelé le Mamou et je lui ai demandé de revenir à la chambre, et donc de manqué la conférence à laquelle il devait assister hier soir. J'avais réussi à calmer le Chaton un peu lorsqu'il est arrivé, mais le Chaton a changé complètement d'humeur à la vue de son papa. Il s'est endormi à toute vitesse.

Puis les aventures décrites dans l'entrée précédente sont arrivées.

 

"Mais le Corbeau, perché solitairement sur ce buste placide, parla ce seul mot comme si, son âme, en ce seul mot, il la répandait."

"Jamais plus."

Il n'y a plus d'amour entre nous et l'Hôtel Espresso de puis longtemps, mais c'est le temps de divorcer. 

Malheureusement, nous y restons encore une nuit.

La première nuit fut marquée par le fait que la climatisation dans la chambre était HS. Peu importe ce que nous faisions, quel bouton nous pesions, il n'y avait rien à faire. Nous avions un filet d'air chaud et c'est tout. Comme le Chaton (mon garçon) dormait déjà, nous n'avons pas appelé la réception et avons souffert toute la nuit. Après une nuit de sudation intense, nous avons découvert qu'il n'y avait pas de rideau dans la douche. 

Le matin même, nous avons réglé ces deux problèmes, avec l'aide de la femme de chambre qui était complètement outrée de la chose. Sincèrement outrée. 

Hier soir, nous avons réussi à coucher le Chaton (ouf!) dans une chambre fraîche (ouf!), mais nous avons découvert que la réservation de l'Hôtel Espresso avant placé une gang d'ados dans les chambres des deux côtés et en face de nous. La bière coulait à flot, la musique tonnait et les tapons criaient fort. Mamou leur a demandé gentiment de fermé leurs portes. Plus tard, je les ai menacé de leur arracher la tête s'ils réveillaient mon fils. Plus tard encore, j'ai appelé la réception et j'ai porté plainte. Un gars est venu les voir et ils se sont déménagés à l'autre bout du couloir, où ils se sont exercés au saxo et au tamtam. Ce n'est pas un euphémisme. Ils ont vraiment joué du saxo et du tamtam!

Puis vers 21h, la noce indienne dans la salle au deuxième a commencé. Le groupe musical était franchement très bon, mais nous n'étions pas à l'hôtel pour la noces et nous voulions dormir. Notre chambre au 3e vibrait. Sans blague. En toute autre circonstance, j'aurais grandement apprécié la musique qui était très bonne. Mais pas hier soir. Heureusement, ni les tapons, ni la noce n'ont réveillé le Chaton. 

Ce qui a réveillé le Chaton, c'est le taouain d'une des chambres autour de nous qui, pour ne pas déranger sa blonde, est sorti dans le couloir à 2h du matin pour hurler dans son téléphone. Non seulement a-t-il réveillé le Chaton, il a aussi réveillé le bébé d'une chambre plus loin dans le couloir. Est-ce qu'il a baissé le ton? Pas du tout. Quand il a terminé son téléphone, il a hurlé "Sorry, man!"

Ce matin, j'ai revu la femme de ménage. Elle était complètement atterrée du fait que l'hôtel avait placé les tapons dans les chambres autour de nous. Elle m'en a parlé dès que je l'ai vue ce matin, avant même que je lui dise bonjour. Elle était vraiment furax. Ce serait bien d'avoir des personnes comme cela à la direction de l'hôtel, mais malheureusement, les personnes qui travaillent à faire des chambres en général sont trop souvent aussi analphabètes et ne peuvent diriger des hôtels.

Bref, je compte laisser un pourboire à la femme de ménage demain matin, mais je suis certaine que nous ne reviendrons plus jamais à l'Hôtel Espresso et je vous suggère de ne pas y aller non plus. Payez 25$ de plus par nuit et allez au Holliday Inn.