Pédagogies nouvelles

Je suis de plus en plus près de réaliser mon expérience de classe inversée. J'ai obtenu que mon séminaire sur la culture matérielle se déroule dans une des trois "active learning classrooms" de l'université. Oui, il n'y en a que trois sur tout le campus, depuis la rénovation d'un pavillon cet automne. Comme vous pouvez le constater, mon université embrasse les nouvelles approches pédagogiques avec grand enthousiasme. </sarcasme>.

Le voici, ce merveilleux local:  

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Lectures et réflexions

Photo by Evan Bench, austinevan on Flickr

Photo by Evan Bench, austinevan on Flickr

J'ai appris récemment, comme l'ensemble de l'internet, le merveilleux concept japonais de  tsundoku: le fait d'acheter des livres et de les laisser s'empiler sans les lire, du moins en vue de les lire. Je suis aussi coupable que vous tous en ce point, bien que mes piles de livres sont maintenant quelques peu moins hautes, surtout parce que mes piles sont aujourd'hui plus virtuelles qu'actuelles. J'ai une quinzaine de livres physiques en attente, mais une centaine de livres électroniques encore à lire.

Je constate que mon rythme de lecture s'est considérablement ralenti depuis le début de la session d'été. Durant l'année scolaire, je passe beaucoup de temps dans le train, ce qui me donne du temps à lire. Cet été, je passe mon temps devant mon clavier, à répondre à mes étudiants, à écrire des évaluations de manuscrits, à rechercher des articles à venir et à me frapper le front sur mon clavier en désespoir.

Ceci dit, j'ai quand même lu quelques livres avec grand plaisir depuis la mi-mai, surtout les vendredis après-midi et les lundis matin.

D'abord, j'ai lu deux manuscrits d'une amie qui les a terminés (écrits au complet!) en moins de deux mois consécutifs. Vous ne serez pas étonnés qu'elle a mal aux poignets ces temps-ci. Ce sont deux romans, très différents et très bons, particulièrement le deuxième. Elle est d'ailleurs à écrire la suite de ce dernier. Le premier roman doit sortir en janvier 2015: c'est un slipstream qui devrait intéresser le marché des lectrices de littérature régulière, plus que des lecteurs de science-fiction. Le second est une science-fiction historique. Oui, une science-fiction qui se passe il y a environ 3000 ans. Je ne peux pas dire plus, mais j'ai hâte à la suite.

J'ai lu, en une demi-heure, la merveilleuse édition du discours de Neil Gaiman à l'University of Arts de Philadelphie Make Good Art.  Non seulement le texte est extraordinaire et inspirant, le design du livre par Chip Kidd est de toute beauté. Un must.

J'ai relu Le congrès de futurologie de Stanislav Lem. Il est aussi drôle qu'avant.

J'ai aussi relu Le portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde, aussi perturbant qu'avant.

Ce n'est pas beaucoup, mais si je compte les 12012 nouvelles et articles scientifiques que je lis par semaine, je n'ai tout de même pas arrêté de lire. 

Les prochains à lire: The Ocean at the End of the Lane de Neil Gaiman,  Alif the Unseen de G. Willow Wilson et China Mountain Zhang de Maureen McHugh. Et le deuxième volume de la SF historique de mon amie, quand elle l'aura terminée. Elle écrit à toute vitesse ces temps-ci, alors ce sera certainement avant la fin de l'été.

Examens à choix multiples de mer...

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Aujourd'hui, j'ai écris un examen à choix multiples pour mon cours en ligne cet été. Je vous le dis tout de suite: je déteste les questions à choix multiples. Elles sont faciles à corriger mais ne permettent aucunement de juger de l'apprentissage des étudiants. Elles sont aussi une plaie à écrire. Aujourd'hui, j'en ai écrit 150. J'en ai gardé 125 finalement. Elles sont pondérées entre 0,5 et 2 points, pour un total de 100%.

Pour être franche, je préfère corriger des réponse à développement, qui sont parfois "créatives" et souvent très mauvaises, que de composer des questions à choix de réponse ou des vrai ou faux.

C'est fini. Il est terminé et envoyé au bureau des examens. Je n'ai plus a y penser avant le 1er août. 

AJOUT, 25 juin 2013: L'examen a été enfin reçu par le bureau des examens, après de nombreux ajustements et ajouts (maudite bureaucratie de merde). L'heure de l'examen a été changée, mais il a toujours lieu le 31 juillet. Je devrai probablement me rendre à l'université en personne pour aller chercher les c70 copies en personne, parce qu'ils ne veulent pas me les poster. Mais je n'ai plus à y penser avant le 1er août!

Mes premières histoires

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours fait des histoires. Mon père aime raconter que lorsque j'avais 18 mois, je racontais déjà: "Il était une fois, blablablablabla. Et puis, blablablablabla. Ensuite, blablablablabla. Fin."  De plus, mes parents ont conservé plusieurs des cahiers d'exercices dans lesquels j'ai composé des histoires et des poèmes, souvent en guise de devoir, mais pas exclusivement. Pendant la deuxième moitié de ma deuxième année et pendant toute ma troisième, j'ai écrit une petite histoire ou un (épouvantable) poème presque tous les jours. 

Aujourd'hui, l'Office of Letters and Light (les organisateurs de NaNoWriMo) incite ses participants et suporters à partager leur première histoire dans le cadre de la journée Stories Matter/Writing Matters. Comme je ne peux pas identifier qu'elle fut la première, en voici deux choisies au hasard. Oui, j'ai corrigé les fautes. Amusez-vous!

WRITING MATTERS!

Pic-Hayoye est un hérisson malin, fouineur, et le plus drôle, il veut trouver la plus grande et la plus petite îles du monde. Mais il y a un problème : la plus grande, c’est l’Australie et la plus petite n’est pas encore trouvée. Et comment la trouver? Un jour, Pic-Hayoye se promenait, il entend : « Au secours! Au secours! » Pic-Hayoye lance un peu de mousse de tourbe pour sauver la malheureuse, mais ça flote! Il a découvert la plus petite île du monde en sauvant la petite bête.
— "Pic-Hayoye, le hérisson." Histoire datée du 29 septembre 1981
Un jour, je suis allé en Nouvelle-Zélande. Là-bas, il y a des volcans. Les Zélandais apportent des présents au pieds des volcans. Ils les vénèrent. Tout-à-coup, le volcan du Soleil fait irruption. Il est réputé pour sa très chaude lave. Mais à la surprise de tous, le Père-Noël sort du volcan et la neige commence à tomber. Le Père-Noël lance des cadeaux sur la Nouvelle-Zélande.
— "Le volcan et le Père-Noël." Histoire datée du 18 décembre 1981
Des cahiers bourrés de mes écrits on-ne-peut-plus juvéniles...&nbsp;

Des cahiers bourrés de mes écrits on-ne-peut-plus juvéniles... 

♫♬ Demain, c'est ma fête! ♬ ♫

 

Et en juillet, c'est la fête de mon père, du fils de ma cousine (urgh!) et dieu sait qui d'autre membre de ma famille élargie. J'ai appris cette semaine que ma mère planifie une fête pour tout ce monde, le jour de l'anniversaire du fils de ma cousine, celui qui est tellement gâté qu'il fait de l'angoisse juste à penser à toutes les choses qu'il ne possède pas. C'est un bon garçon, il est très protecteur de mon fils, mais sa mère... La fête aura lieu sur la petite ferme où travaille ma soeur, dans la salle de réception. Je vois déjà ma cousine faire des crises parce qu'une chèvre a liché son fils. M'enfin.

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En conséquence, il me faudra des cadeaux pour tous les jubilaires. Pour le garçon, je ne sais pas trop quoi choisir. Un livre, probablement. Pour mon père, j'ai trouvé. 

Mon père est presque aveugle et son optométriste (pas un ophtalmologiste, notez) ne veut pas lui changer ni ses lunettes, ni ses verres de contact avant que sa cataracte soit si mauvaise qu'elle doit être opérée. Je trouve cela plus que douteux et je ne tolérerais pas cette attitude, mais ce n'est pas mon optométriste.  Bref, mon père a des verres de contact qui ne sont pas assez puissants et un verre sur ses lunettes qui est beaucoup trop faible. Pour lire, il se plante directement sous une lampe et met le livre à 8 cm de son meilleur oeil (le plus près que son énorme nez lui permet) et grogne de frustration.

Je vais donc lui donner mon Kobo Touch. Il fonctionne bien maintenant depuis la dernière mise à jour. Je lui ai ouvert un compte Kobo, j'ai acheté cinq livres récents du style qu'il aime et j'ai installé  une carte MicroSD de 2gb avec 60 livres du Projet Gutenberg, dont plusieurs livres que je sais qu'il a aimé mais qu'il n'a pas lu depuis des lunes ou qu'il s'est plaint de ne pas avoir lu. Il va pouvoir grossir les caractères à outrance et je lui donne aussi une micro-lampe de lecture de marque Moleskine qui est tellement forte, je la trouve éblouissante.

Pour ma part, je me suis acheté un Kobo Glo. Il est arrivé hier et je l'adore. J'aime la lumière intégrée et il est nettement plus rapide. Avec une carte MicroSDHC de 8gb, je ne m'inquiète pas de la remplir. Après tout, demain, c'est ma fête!

Développement de cours

J'ai terminé les onze illustrations qui me serviront à nourrir les discussions et les exercices en classe inversée dans mon cours d'histoire matérielle à l'hiver prochain. Du moins jusqu'à ce que je change d'idée et que je les redessine. J'ai le temps de les refaire trois fois d'ici janvier, je me connais.

Mes conclusions préliminaires sont: 

1a) J'aime vraiment dessiner

1b) J'aime l'idée de créer des illustrations qui feront penser mes étudiants. Même qui les choqueront ou les confondront. Le tout pour les faire parler. 

2) Je pense que j'ai trouvé un bon filon. Je crois que mes étudiants ne sont pas encore assez ouverts pour que la facilitation visuelle de type "classique"  leur plaise plus qu'elle ne les déroute. Je dois éviter la déroute justement et faciliter la réflexion et la discussion. D'où mon idée de démarrer la discussion avec une illustration plutôt que de suivre la discussion en l'illustrant.

3) J'ai confiance que le principe de la classe inversée sera profitable dans un séminaire sur la culture matérielle puisque, dans ce cas surtout, toucher (littéralement) et faire l'expérience de vrais objets (ou de photos de ces objets, malheureusement) sera toujours meilleur que la théorie sur ces objets.

4) On touche du bois. 

5) J'aurai vraiment besoin de la séance 12 pour un débrieffing du cours avec les étudiants! 

 

Pour la séance 9. 

Pour la séance 9. 

Pour la séance 10.

Pour la séance 10.

Pour la séance 11.

Pour la séance 11.

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RÉCAPITULATIF:

Mes entrées précédentes sur le sujet, incluant les autres illustrations: Un, deux, trois

Développement de cours

Je continue à développer mes illustrations pour mon cours d'histoire matérielle au lieu d'écrire l'examen de mon cours en ligne. Je suis particulièrement fière de ce que j'ai fait pour la séance 8 sur comment les souvenirs de voyage, comme les films et les livres, forgent nos représentations des "races"  et compliquent les questions d'authenticité.

Pour la séance 6.

Pour la séance 6.

Pour la séance 7.

Pour la séance 7.

Pour la séance 8. 

Pour la séance 8. 

Développement de cours

Je continue à réfléchir à la manière de joindre les principes de la classe inversée et de la facilitation visuelle. J'avoue, je suis confiante et j'ai fait ces quelques diapos supplémentaires ce matin. Mon objectif est de faire réfléchir les étudiants sur les principes de l'histoire du matériel, des objets et des espaces. J'ai choisi d'utiliser des verbes d'action pour incarner les sujets et poser des questions qui évoquent plutôt qu'elles expliquent. Sauf lorsque je veux provoquer une réflexion  comme dans la cinquième semaine du cours.

Votre avis? Ça marche? Ça vous fait réfléchir? 

Pour la séance 2.

Pour la séance 2.

Pour la séance 3.

Pour la séance 3.

Pour la séance 5.

Pour la séance 5.