Biodôme

   À l'heure où cette entrée est mise en ligne, mon fils de trois ans et moi sommes au Biodôme de Montréal. Depuis lundi, nous lui avons expliqué que nous allions partir pour Montréal, parce que maman a un rendez-vous médical et que papa a des réunions en fin de semaine. Nous lui avons aussi expliqué que lui et maman allaient visiter le Biodôme, qui est comme un zoo, mais à l'intérieur et sans crocodile. Le dernier élément fut rajouté rapidement, quand mon garçon s'est objecté à visiter ledit endroit parce qu'il a peur des "trogodiles".  Cette semaine, il m'a demandé à plusieurs reprises de décrire ce que nous allions voir. De tout ce que j'ai dit, il a retenu que nous allions voir des pingouins, des loutres, des poissons dans un lac intérieur et des tortues. Et peut-être des singes.  Je suis fière de mon fils. Ceci dit, il semble avoir encore plus hâte à prendre de métro.   S'il y a une prochaine entrée, vous saurez si nous avons survécus.    

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Mon Kobo Touch est mourant.

Depuis Noël 2011, je suis amoureuse de mon Kobo. J'en ai déjà parlé dans la vieille version de ce blogue: avec mon Kobo, j'ai plus lu que dans les cinq années précédentes. La raison en est simple: tenir un livre ouvert pour plus de quelques minutes me fait mal aux mains. De plus, ma vision baisse et je peux augmenter la grandeur du texte à ma guise sur une liseuse.

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Malheureusement pour moi, mon Kobo commence à faire des siennes. à l'occasion, il ne veut pas synchroniser les livres achetés sur kobobooks.com via USB, d'autres fois c'est la connection sans fil qui ne synchronise pas. Ou bien, il oublie les livres que j'ai "sideloadés". Ou mes annotations disparaissent. Ou mon emplacement dans le livre que je suis en train de lire.  Le tout, sans aucune raison apparente.

J'ai investigué. Il ne semble pas que cela découle de la manière dont je l'utilise ou que je le connecte à mon ordi. Je ne l'emploie pas différemment que le reste de la planète et je n'utilise pas de carte mémoire additionnelle. Je ne le connecte jamais à un autre ordi que mon gros iMac. Je fais les mises à jour avec assiduité et je le redémarre après. J'ai parlé avec le service à la clientèle de Kobo (en France; ils sont compétents). Un des problèmes que j'avais était du à des préférences corrompues sur mon iMac, il est vrai, mais les autres problèmes persistent.

Si la majorité des problèmes ne sont pas d'origine logicielle, c'est que la machine en est la cause. Ce qui me rend triste, parce que je n'ai pas vraiment les moyens de m'acheter une nouvelle liseuse cette année, puisque je me suis acheté des lunettes et qu'elles m'ont coûté plus cher qu'un ensemble de laveuse-sécheuse deluxe. C'est pas dans le budget.

Étrangement, je pense que Google me viendra en aide, du moins temporairement. Depuis quelques jours, il est possible de transférer jusqu'à 1000 pdf ou epub sur la bibliothèque personnelle Google Books. J'ai transféré mes epub indépendants ou libres de droits aujourd'hui (plus de 250) et j'y ai dorénavant accès sur mon Nexus 7. Comme j'ai aussi l'application Kobo et l'application Kindle, j'ai accès à tous mes livres électroniques sur mon Nexus 7 et ne dépends plus sur mon Kobo mourant. 

Je vais sans doute m'acheter un nouveau Kobo, probablement un Glo, à la fin de cette année, parce que je préfère lire sur un écran e-ink que sur un écran DEL. Ces derniers sont durs sur mes yeux après quelques temps. Au moins, en attendant, j'aurais encore accès à mes lectures sans risque de perdre ma page ou le livre au complet.

 

Mid-life crisis?

Dans ce merveilleux monde où la vie n'est pas simple et les clichés sont fréquents, il n'est pas difficile de tomber dans des ornières comportementales. Tomber dans la routine mène à l'ennui, au divorce, à l'achat de téléviseurs plasma 54 pouces et au mid-life crisis. Dans mon cas, je vous assure que cela mène à la dernière option. 

Oh! que je suis en pleine crise de la quarantaine! Ce serait drôle si je n'étais complètement pathétique. (En parlant de clichés...) Si je gagnais le gros lot demain matin, je quitterais mon emploi à l'université, je vendrais la maison pour en acheter un un bungalow avec une pièce de plus et une court arrière aménagée, au Québec, même si c'est de l'autre côté de la rivière. Je pourrais enfin mettre les quantités très limités d'énergie que j'ai à écrire et créer, plutôt qu'à enseigner à des étudiants ignares et me battre pour mes droits contre mes éminents collègues. Je me permettrais un voyage par année de plus et j'engagerais une nanny. Et c'est pas mal tout. Je ne demande pas la lune. Je demande un gros break. Ou la retraite. Genre. Comme. Style.

By Graham Triggs, grahamtriggs, on Flickr

By Graham Triggs, grahamtriggs, on Flickr

Je donnerais ma démission à l'instant si je le pouvais. En toute honnêteté, ma carrière, qui m'étais très importante il y a dix ans, l'est beaucoup moins maintenant. J'aspire encore à faire de la recherche, mais je ne me vois plus comme un jeune loup du monde universitaire et encore moins comme la prochaine star de mon domaine. Faire de la recherche et produire des analyses sur des sujets qui m'intéressent, oui, encore, toujours. Gagner une bourse d'enseignement? Pantoute. J'aspire plutôt à écrire de bons romans, à les finir en fait, et possiblement à les publier. J'aspire plutôt à créer des choses qui me font plaisir, à poursuivre la réussite de mon mariage et de bien élever mon fils. Dans l'ordre.

Mon dieu, je suis devenue un cliché ambulant! Désespoir! 

 Comme je suis une personne responsable, je ne donne pas ma démission. En tant que personne responsable, je m'efforce plutôt de changer mes conditions d'emploi pour avoir plus de temps pour moi et pour faire des choses plus intéressantes que d'enseigner à des étudiants ignares.  Par exemple, j'enseigne de plus en plus en ligne, ce qui limite mes interactions en personne avec ces derniers. De plus, il est possible que je commence bientôt à donner des cours conjoints avec le département de français, ce qui voudrait dire enseigner en français et ne plus à avoir à faire des pieds et des mains pour trouver des traductions.

Je déteste avoir à être une personne responsable. C'est pas juste.  Pourquoi les grandes personnes ne peuvent pas faire des caprices comme mon fils, à se rouler par terre en hurlant?

Parce que le cours que je donne cet été est plutôt frustrant

J'enseigne cet été. Tous les jours, je regrette un peu plus avoir accepté d'enseigner cet été, même en ligne. Ce cours ne m'appartient pas. C'est un cours de service, une introduction à l'histoire du Canada que j'ai remodelé et modernisé. C'est le genre de cours que prennent les étudiants à qui il manque quelques crédits pour diplômer. Un étudiant de troisième cycle le redonnera l'année prochaine. En sorte, je le teste pour les autres. Mais il y a des problèmes.

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Il y a mon contact avec le bureau des cours  à distance, qui est le type de personne qui croit savoir ce qu'il fait et qui est certain que ce qu'il sait est bon, même quand ce ne l'est pas. Ceci cause quelques frictions. Par exemple, au lieu de me transmettre le format du syllabus que j'aurais pu appliquer, il a pris mon syllabus et a fait un copier-coller des éléments qu'il estimait essentiels et n'a donc pas tout inclus ce que j'avais préparé. Depuis le début de la session d'été, je suis assaillie tous les jours de questions auxquelles les informations disparues auraient répondues. Son design du site du cours ressemble à quelque chose sorti directement de 1998; il ne manque que les gifs animés. Je comprends que ce type de design fixe était nécessaire du temps que nous utilisions WebCT (parce que WebCT est de la marde), mais nous sommes sur Moodle maintenant et la gestion des leçons est infiniment supérieure sur Moodle. De plus, en plaçant mes leçons écrites sur le site, mon contact a y inséré des sous-titres et des images que je n'avais pas choisis, sans m'avertir, parce que "les études disent que les étudiants préfèrent quand il y a des images." D'abord, non. Ensuite, s'il faut des images et des sous-titres, c'est à moi et moi seule de les choisir. Le prof, c'est moi. Il ne semble pas se rendre compte que cela affecte le contenu du cours, qui est ma responsabilité seule, et ne comprend pas pourquoi j'étais fâchée. Surtout que le gars n'est vraiment pas un historien. Mais là pas du tout....

Je pense aussi avoir mal évalué le manque de compétence des étudiants visés par le cours, en particulier dans le contexte des travaux du cours. Le premier travail est une analyse d'un poème datant de 1807, publié dans le Quebec Mercury, ce que mon amie @gilliandoctor appelle "bad English poetry". Le travail est très basique; je leur ai donné l'orientation du travail et j'ai posé trois questions très orientées sur le poème. Le travail consiste à répondre aux questions. Outre ceux qui n'ont pas suivi les instructions, pour de nombreux étudiants, même des étudiants avancés, poème leur passe 100 mètres par-dessus la tête. Ils se heurtent aux métaphores et aux références à la mythologie grecque. Comme ils ne savent pas chercher dans des livres, ils ne savent pas comment trouver la réponse aux questions qu'ils se posent. Je devrai revoir les travaux avant de remettre le cours à l'instructeur l'été prochain.

Tout ceci me pousse à regretter encore plus ma décision d'enseigner cet été. Je compte développer au moins deux cours en ligne au cours des prochaines années, mais je vais insister sur mon contrôle complet du matériel de cours.  Je vais aussi faire un long rapport sur les décisions de mon contact, exigeant qu'il ne se mêle plus de contenu, même si "c'est juste pour aider".

C'est un nouveau départ

Je vous souhaite la bienvenue dans la nouvelle version du Pouding à l'arsenic, revu, corrigé et amélioré!

Pour une foule de raisons, dont la moindre n'est pas que mes parents en connaissent l'adresse, j'ai abandonné mon ancien blog sur LiveJournal, dont le lien ce trouve dans la barre latérale.

Je compte faire quelques entrées par semaine -- en français surtout, bien qu'il y aura de l'anglais --  et j'y mettrai des billets d'humeur, des réactions à l'actualité, peut-être même un peu de fiction (je ne promets rien). J'y mettrai aussi des photos de mon garçon, parce que je suis devenue un cliché.