Mid-life crisis?

Dans ce merveilleux monde où la vie n'est pas simple et les clichés sont fréquents, il n'est pas difficile de tomber dans des ornières comportementales. Tomber dans la routine mène à l'ennui, au divorce, à l'achat de téléviseurs plasma 54 pouces et au mid-life crisis. Dans mon cas, je vous assure que cela mène à la dernière option. 

Oh! que je suis en pleine crise de la quarantaine! Ce serait drôle si je n'étais complètement pathétique. (En parlant de clichés...) Si je gagnais le gros lot demain matin, je quitterais mon emploi à l'université, je vendrais la maison pour en acheter un un bungalow avec une pièce de plus et une court arrière aménagée, au Québec, même si c'est de l'autre côté de la rivière. Je pourrais enfin mettre les quantités très limités d'énergie que j'ai à écrire et créer, plutôt qu'à enseigner à des étudiants ignares et me battre pour mes droits contre mes éminents collègues. Je me permettrais un voyage par année de plus et j'engagerais une nanny. Et c'est pas mal tout. Je ne demande pas la lune. Je demande un gros break. Ou la retraite. Genre. Comme. Style.

By Graham Triggs, grahamtriggs, on Flickr

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Je donnerais ma démission à l'instant si je le pouvais. En toute honnêteté, ma carrière, qui m'étais très importante il y a dix ans, l'est beaucoup moins maintenant. J'aspire encore à faire de la recherche, mais je ne me vois plus comme un jeune loup du monde universitaire et encore moins comme la prochaine star de mon domaine. Faire de la recherche et produire des analyses sur des sujets qui m'intéressent, oui, encore, toujours. Gagner une bourse d'enseignement? Pantoute. J'aspire plutôt à écrire de bons romans, à les finir en fait, et possiblement à les publier. J'aspire plutôt à créer des choses qui me font plaisir, à poursuivre la réussite de mon mariage et de bien élever mon fils. Dans l'ordre.

Mon dieu, je suis devenue un cliché ambulant! Désespoir! 

 Comme je suis une personne responsable, je ne donne pas ma démission. En tant que personne responsable, je m'efforce plutôt de changer mes conditions d'emploi pour avoir plus de temps pour moi et pour faire des choses plus intéressantes que d'enseigner à des étudiants ignares.  Par exemple, j'enseigne de plus en plus en ligne, ce qui limite mes interactions en personne avec ces derniers. De plus, il est possible que je commence bientôt à donner des cours conjoints avec le département de français, ce qui voudrait dire enseigner en français et ne plus à avoir à faire des pieds et des mains pour trouver des traductions.

Je déteste avoir à être une personne responsable. C'est pas juste.  Pourquoi les grandes personnes ne peuvent pas faire des caprices comme mon fils, à se rouler par terre en hurlant?