Parce que le cours que je donne cet été est plutôt frustrant

J'enseigne cet été. Tous les jours, je regrette un peu plus avoir accepté d'enseigner cet été, même en ligne. Ce cours ne m'appartient pas. C'est un cours de service, une introduction à l'histoire du Canada que j'ai remodelé et modernisé. C'est le genre de cours que prennent les étudiants à qui il manque quelques crédits pour diplômer. Un étudiant de troisième cycle le redonnera l'année prochaine. En sorte, je le teste pour les autres. Mais il y a des problèmes.

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Il y a mon contact avec le bureau des cours  à distance, qui est le type de personne qui croit savoir ce qu'il fait et qui est certain que ce qu'il sait est bon, même quand ce ne l'est pas. Ceci cause quelques frictions. Par exemple, au lieu de me transmettre le format du syllabus que j'aurais pu appliquer, il a pris mon syllabus et a fait un copier-coller des éléments qu'il estimait essentiels et n'a donc pas tout inclus ce que j'avais préparé. Depuis le début de la session d'été, je suis assaillie tous les jours de questions auxquelles les informations disparues auraient répondues. Son design du site du cours ressemble à quelque chose sorti directement de 1998; il ne manque que les gifs animés. Je comprends que ce type de design fixe était nécessaire du temps que nous utilisions WebCT (parce que WebCT est de la marde), mais nous sommes sur Moodle maintenant et la gestion des leçons est infiniment supérieure sur Moodle. De plus, en plaçant mes leçons écrites sur le site, mon contact a y inséré des sous-titres et des images que je n'avais pas choisis, sans m'avertir, parce que "les études disent que les étudiants préfèrent quand il y a des images." D'abord, non. Ensuite, s'il faut des images et des sous-titres, c'est à moi et moi seule de les choisir. Le prof, c'est moi. Il ne semble pas se rendre compte que cela affecte le contenu du cours, qui est ma responsabilité seule, et ne comprend pas pourquoi j'étais fâchée. Surtout que le gars n'est vraiment pas un historien. Mais là pas du tout....

Je pense aussi avoir mal évalué le manque de compétence des étudiants visés par le cours, en particulier dans le contexte des travaux du cours. Le premier travail est une analyse d'un poème datant de 1807, publié dans le Quebec Mercury, ce que mon amie @gilliandoctor appelle "bad English poetry". Le travail est très basique; je leur ai donné l'orientation du travail et j'ai posé trois questions très orientées sur le poème. Le travail consiste à répondre aux questions. Outre ceux qui n'ont pas suivi les instructions, pour de nombreux étudiants, même des étudiants avancés, poème leur passe 100 mètres par-dessus la tête. Ils se heurtent aux métaphores et aux références à la mythologie grecque. Comme ils ne savent pas chercher dans des livres, ils ne savent pas comment trouver la réponse aux questions qu'ils se posent. Je devrai revoir les travaux avant de remettre le cours à l'instructeur l'été prochain.

Tout ceci me pousse à regretter encore plus ma décision d'enseigner cet été. Je compte développer au moins deux cours en ligne au cours des prochaines années, mais je vais insister sur mon contrôle complet du matériel de cours.  Je vais aussi faire un long rapport sur les décisions de mon contact, exigeant qu'il ne se mêle plus de contenu, même si "c'est juste pour aider".